DSA d'architecte-urbaniste
Études prospectives

Aujourd’hui, l’obtention du diplôme d’architecte ne suffit pas à donner une compétence en urbanisme. Inversement, les études d’urbanisme ne forment pas à la conception formelle (urban design et landscape architecture). Face à ce constat, le DSA d’architecte-urbaniste de l’École d’architecture de la ville & des territoires offre une formation à visée professionnelle, destinée spécifiquement aux architectes et paysagistes diplômés qui souhaitent intervenir dans la transformation des territoires, en restant proche du métier de concepteur.

Étude Camargue

L’étude est localisée dans le territoire du PNR de Camargue dans le sud de la France, sur la commune d’Arles (13) et est commandité par le Conservatoire du littoral. Son objectif est la valorisation écotouristique d’un hameau à l’est de la Camargue : les Cabanes de Romieu. Cet ensemble bâti est organisé comme suit : un regroupement de bâtiments à usage agricole pour la manade de taureaux et un bâtiment à vocation plutôt privatif.
Le projet d’accueil d’éco-touristes sur le site interroge comment habiter durablement un paysage fragile, mouvant et au climat hostile. Par le dessin de détails ponctuels et simples, il vise à permettre aux habitants de vivre dans leur paysage grâce à l’ adaptation de l’architecture au climat, à la définition de continuités du site au contexte dont il s’est isolé et à une réflexion à échelle locale, puis territoriale de la gestion de la ressource en eau, contrainte à l’habitat dans ce milieu. À l’échelle locale, le projet vise à recueillir les eaux de pluie et à les minéraliser en vue de la consommation et à traiter les eaux grise du site avant de les déverser dans les marais.
Sur le site de romieu, Raoul, manadier, est soumis à deux problèmes qui impactent son activité d'éleveur. La pollution de l’eau par les rizicultures en amont qui déversent leurs eaux chargées en pesticides dans l’égout du Roquemaure et la remontée d’eau salée de l’étang du Vaccarès. Ce projet hydraulique vise, par phasage, à résoudre ces deux problématiques à l’échelle locale dans un premier temps, en considérant la parcelle des cabanes de Romieu comme site pilote d’une nouvelle gestion de l’eau, pour ensuite aboutir à une gestion hydraulique concertée entre chaque acteur à l’échelle du territoire. La spatialisation de ces systèmes est alors à la fois bénéfique pour le parcours du visiteur et sa mise en relation de proche en proche avec les sites touristiques voisins, mais également nécessaire pour la concertation des acteurs entre eux sur l’enjeu hydraulique.
La stratégie à l’échelle territoriale vise à retrouver une pratique du territoire, une appartenance au sol en quelque sorte, afin de permettre au visiteur, qu’il soit randonneur, cycliste, cavalier, touriste ou voyageur de traverser l’ensemble des paysages de Camargue et de ses milieux. Du fait de sa proximité avec l’Égout de Roquemaure, Romieu est considéré comme le projet pilote de cette stratégie, le premier jalon d’autres transversales sur le territoire. L’ancienne ligne ferroviaire (d’Arles à Salin de Giraud) est réactivée par la mise en place d’une circulation continue du nord au sud venant traverser ces transverses est-ouest. Ce réseau permet ainsi d’agréger des polarités programmatiques existantes (restaurants, gîtes, potagers, fermes, centre d’informations, etc), de pratiquer le paysage dans son épaisseur et de négocier les conflits d’usages entre les acteurs.

Étude Drevant et la Groutte

Les communes de Drevant et La Groutte, situées en région Centre-val-de-Loire, dans le département du Cher, sont l’objet de cette étude. Pour ne pas dépérir face à la concurrence des territoires métropolitains, ces deux villages affichent la volonté de valoriser leur patrimoine afin de renforcer leur attractivité. Implantées sur les deux versants opposés de la vallée du Cher, les deux communes sont liées par une histoire commune, dont les sites les plus remarquables sont l’Oppidum des Murettes à La Groutte et le site gallo-romain de Drevant.

La première partie de l’étude permet de retracer leur morphogenèse et de dresser le constat que les implantations historiques successives ont toutes su mettre à profit les richesses naturelles du site, telles que la topographie et la présence de l’eau. C’est ce patrimoine de la ressource et le paysage qui lui est associé, que le projet cherche à valoriser. Dans un second temps, l’étude propose une balade le long de la vallée, et une traversée depuis ses hauteurs, pour comprendre l’empreinte territoriale des deux communes, leurs portes d’entrées, mais aussi la particularité de leur portion : une vallée resserrée dont l’épaisseur est bordée par le canal de Berry et la voie ferrée. Cette vallée génère une certaine attractivité, avec le passage de nombreux sentiers touristiques départementaux ou régionaux, auquel le projet va chercher à s’accrocher.

Enfin, le projet propose un nouveau parcours à Drevant et La Groutte, sous la forme d’une boucle qui intègre les différents sites patrimoniaux, les espaces publics, les services existants, et des équipements propices à la mutation. Sur cette boucle, le projet identifie six sites structurants où des interventions architecturales et paysagères sont proposées. Ces interventions n’ont pas pour seule finalité le développement d’une activité touristique mais cherchent en premier lieu à améliorer le cadre de vie des habitants. Ainsi, ces aménagements ne portent pas sur un ensemble d’objets à restaurer, mais considèrent plutôt les sites comme des pièces paysagères qui s’insèrent dans le théâtre géographique de leur vallée.

Étude Guingamp

Face à l’ampleur de la vacance dans le centre de Guingamp et à la difficulté que rencontrent les bailleurs sociaux à résorber à eux seuls l’habitat dégradé, nous avançons la dédensification comme possible alternative architecturale et urbaine.
Déconstruire le bâti vacant ou dégradé de manière ciblée n’est pas qu’une affaire de chiffres pour accorder offre et demande : les besoins se formulent aussi en termes de qualité d’habitat. Nous souhaitons donc mettre en œuvre cette alternative en nous appuyant sur des éléments sociodémographiques, paysagers et architecturaux. L’intervention que nous esquissons dépasse le domaine public pour s’étendre aux îlots et aux parcelles privés, car nous faisons l’hypothèse que la qualité de l’un participe à celle de l’autre. En libérant l’espace, le projet améliore la desserte et l’éclairage des logements. En désartificialisant les sols, il offre de nouveaux usages dans la ville historique.

Pour répondre au contexte opérationnel de Guingamp, le projet nécessite de mettre en place une permanence architecturale formée d’une équipe de concepteurs et d’artisans. Cet atelier de transformation élaborera dans un premier temps un plan guide concerté et basé sur les usages réels existants, puis il accompagnera les Guingampais et les Guingampaises dans la réhabilitation de leur logement. C’est donc un projet en deux temps qui prend forme. À l’échelle de la ville historique et dans la continuité de la politique déjà en place, les pouvoirs publics mèneront une première dédensification pour renforcer des lieux et des usages de la ville historique. Puis, dans un second temps seront réfléchies les potentielles actions des particuliers à l’échelle de leur parcelle. Dans cette étude, nous esquissons quelques hypothèses de transformation.

Étude Othis

Cette étude se présente comme une réflexion à moyen et long terme sur le développement urbain d’Othis, une commune située au nord de la Seine-et-Marne. Petit bourg rural entouré par les champs, la commune s’est transformée en ville périurbaine de 6000 habitants avec l’arrivée de l’aéroport Charles de Gaulle. Aujourd’hui, les élus font face aux enjeux de la pression foncière, de l’artificialisation des sols et de la densification de l’habitat. Face aux formes urbaines génériques produites par la promotion immobilière, ils défendent une image de « ville à la campagne » qui remet en question la dualité urbain-rural de l’univers pavillonnaire.
Le projet urbain se saisit de ce défi en révélant les entités paysagères du site à travers un grand parc urbain qui traverse la commune du nord au sud le long de son axe principal, la rue Gérard de Nerval. Il s’agit de rassembler les bois, les espaces plantés abandonnés, les zones humides et les cours d’eau existants dans un système continu et cohérent qui invite la campagne en ville. Il est relié aux différents quartiers d’habitations par des venelles construites sur le réseau hydrographique. Elles révèlent la présence de l’eau le long des ruisseaux et des bassins de rétention. Ce parc étend ses ramifications dans toute la commune et permet de la rattacher aux richesses paysagères du grand territoire qui l’entoure, en proposant notamment de se déplacer autrement qu’en voiture.
Le projet urbain se développe le long de la rue Gérard de Nerval, sur les parcelles dont la capacité de mutation est supérieure à celle du tissu pavillonnaire. En choisissant de bâtir d’un côté de la rue pour libérer l’autre, le projet crée les conditions d’existence du parc, et offre aux habitants un cadre de vie hybride entre ville et campagne. Construits sur le modèle de la ferme Sainte Opportune, bâtiment agricole emblématique du passé rural d’Othis, les immeubles de logements constituent de petits microcosmes qui combinent les avantages de la maison individuelle et les usages de la vie urbaine. L’espace public est rendu aux piétons et le front commercial articulé autour du nouveau parvis de l’Église offre à la commune une nouvelle centralité. Au nord de la commune, un nouveau quartier de maisons collectives et d’espaces partagés s’installe sur une parcelle agricole dans la continuité du parc. Cette partie du projet anticipe les potentiels étalements urbains, en démontrant qu’il est possible de construire une forme d’habitat alternative à la maison individuelle générique, qui répond à la fois aux questions de la densité urbaine et aux enjeux environnementaux.

DSA d'architecte-urbaniste
Études prospectives
Étudiants Lucas Boileau, Félicie Bontemps, Madeleine de Bellaing, Bernardo Guilli, Vincent Guiné, Anissa Illiasou Yaye, Doryan Kuschner, Léonore Lagrange, Marion Lecrom, Paul Lengereau, Kenza Maachi, Thomas Riou, Clémence Sanson, François Zadrozynski.
Formation
Post-master, DSA d'architecte-urbaniste, 2021 (s11)