Licence 3
Apprentissage
Gastronomia
Infrastructures culinaires
La nourriture constitue l’une des premières manifestations de la possibilité de faire société tel que le rappelle Vitruve dans la description de la cabane primitive. Elle porte en elle la possibilité de faire commun, depuis sa production jusqu’à sa consommation.
La notion de commun est ici envisagée comme un territoire d’exploration où peuvent se croiser, de façon organisée ou opportune, des entités parfois homogènes, parfois dissonantes, afin de faire émerger de nouveaux ensembles, inattendus et inédits, dont la logique repose sur la nature des relations qui les unissent, à l’instar de la rencontre de Lautréamont :
« Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie ».
Faire de l’architecture c’est susciter cette surprise à partir de la compréhension du caractère nécessaire des éléments en présence et de l’idée de partage de ces éléments
Dans le climat politique, social et environnemental actuel, s’interroger sur ce qui fait société revient à réfléchir sur nos manières de domestiquer le monde, du territoire aux intérieurs, pour subvenir à nos besoins tout en veillant aux ressources, finies, que la terre peut nous fournir.
Sites
Marseille
Édouard Steichen - Claire Templon
Bandol
Léonie Cœuillet - Yolaine Latrémouille
La Seyne-sur-Mer
Ernest Braouezec - Achile Degas
Cap Camarat
Calliste Domont - Robin Sabot
Port Grimaud
Gaspard Descorps - Héloïse Lassalle
Fréjus
Hugo Bonet-Salvet - Rayan Dangoisse - Ophélie Jandet
Cannes
Maël Lallai - Thomas van der Zwaag
Saint-Jean-Cap-Ferrat
Camille Gaillard - Mayra Soto Trujillo
Apprentissage
Gastronomia
Infrastructures culinaires
Au cours du semestre S5, des infrastructures culinaires dédiées à la bouillabaisse sont développées par les étudiants en binôme. À travers les projets, de transformation ou de construction, il s’agit de réfléchir à la notion du commun à partir de la nourriture et par conséquent du statut que peut revêtir une telle infrastructure culinaire. C’est-à-dire d’explorer sa capacité à cristalliser une représentation collective du commun et de la société, à faire image et redonner sens à nos modes de consommation. Une quête de sens associée aux enjeux environnementaux qui nous imposent de redéfinir en profondeur nos modes de vie et qui irradie sur la définition de la forme architecturale.
L’infrastructure, en tant que dispositif construit, dépasse la notion d’équipement ou de programme public. C’est une sorte de catalyseur capable d’accueillir différents usages consacrés à la question de la nourriture, favorisant autant des activités pédagogiques, documentaires, culturelles que productives et dont la définition repose sur la nature des relations qui unissent ses différentes activités. Elle est aussi l’expression d’une construction essentielle et fondamentale, au cœur de la pensée disciplinaire, plaçant l’architecture à la croisée des chemins entre enjeux techniques et technologiques, sociétaux et politiques, embrassant le collectif plutôt que l’individuel. En ce sens, la forme architecturale n’est pas une affaire d’expression d’un goût individuel, mais est l’expression du collectif. L’infrastructure est la possibilité du multiple et du simultané mis en forme par la construction.
Par ailleurs, l’infrastructure, tout comme la nourriture, nous invitent à engager la question de l’échelle, du territoire à celle de la main. La nourriture est le fruit d’un terroir tout autant qu’elle façonne le paysage, par la main des femmes et des hommes. La nature sauvage devient paysage culturel et comestible dès lorsqu’elle est engagée par la main. L’infrastructure est domestiquée par le travail de la main, elle devient paysage intérieur, en même temps qu’elle participe à la définition du paysage. L’objet et le mobilier sont envisagés comme un système de médiation entre le corps et le paysage, rendant possible l’appropriation de l’infrastructure par une communauté.
C’est par ce rapport duel, entre la grande et la petite échelle, entre domestication du paysage et appropriation de l’espace que l’infrastructure acquière sa capacité d’adaptation à des situations diverses, sa propre résilience. Les projets, confrontés à des situations territoriales diverses, interrogent collectivement la forme architecturale tendue entre autonomie et négociation.
Jury : | Sophie Delhay Laurent Esmilaire Mabriabruna Fabrizi Anthony Joyeux Dafni Retzepi |
Intervenant au cours du semestre : | Fabien Vallos |