Licence 3
La possibilité d’une île, l’île du Platais, Physiopolis, Médan
Sarah Daguet – Réconciliation physiopolitaine
Lucas Chicard – Centre culturel des romanciers
Clara René – Passerelle du Platais
La possibilité d’une île, l’île du Platais, Physiopolis, Médan
Située entre Villennes-sur-Seine et Médan et longue de 1,7 km, l’île du Platais prend place sur un territoire façonné par le cours de la Seine dont les boucles constituent la colonne vertébrale. De nombreuses activités autrefois florissantes (industrie automobile, santé du corps) ont récemment périclité laissant derrière elles des paysages et des communautés fragilisés. Cette obsolescence de territoires en pleine mutation représente paradoxalement l’opportunité d’un ambitieux renouvellement urbain dans la perspective du projet du « Grand Paris ». La prolongation de la ligne E du RER (Eole) va relier à horizon 2024 la gare Saint-Lazare à Villennes-sur-Seine. La stratégie de transformation de ce territoire repose sur un double objectif : constituer une identité forte dans son périmètre mais également établir une résonance avec une échelle plus vaste, celle du Grand Paris Seine & Oise.
L’ile du Platais est actuellement reliée à Médan par un bac peu aisé à trouver, lui conférant un caractère un peu secret. En 1880, Emile Zola y installe un chalet, kiosque Norvégien issu de la démolition de l’exposition universelle de 1878. En 1928, deux frères médecins « hygiénistes », Gaston et André Durville, créent le Domaine naturiste de Physiopolis. Il s’agit pour eux de vivre en harmonie avec la nature et de développer les vertus du bien être par des exercices sportifs et par l’exposition du corps au soleil. En 1935, de manière à peu près concomitante à l’arrivée du front populaire au pouvoir et de l’instauration des congés payés, le chalet de Zola est démoli et une société y installe un établissement balnéaire : la plage de Villennes. Cet établissement balnéaire très populaire a connu une forte fréquentation jusqu’à sa fermeture en 2003.
Quelle que soit la taille ou l’étendue d’un projet, celui-ci interagit avec les quatre échelles définies par une perception multiscalaire de l’architecture : le grand territoire, le voisinage, l’édifice, le fragment, qui seront nos quatre échelles d’intervention. La manipulation des échelles est bien l’outil central de la compréhension du monde et de la capacité de l’architecte à agir sur le monde. C’est dans la manipulation, dans l’incessant va-et-vient entre le grand et le petit que s’élabore, se vérifie, puis se légitime le projet architectural. Ce focus sur les 4 échelles permet également de développer pour chacune d’entre elles les relations entre la représentation d’une réalité dimensionnelle et la perception des individus, ce que le « sans échelle » des ordinateurs tend à faire disparaitre.
Cinq sites de projets sont proposés aux étudiants, constituant un parcours de renouveau démarrant avec une halte ferroviaire développée autour d’un pont en béton existant, le bâtiment des Romanciers et son embarcadère en bord de Seine, le bâtiment des cabines sur l’île du Platais, une résidence hôtelière sur pilotis et enfin la préservation et la transformation des cabanes en fibrociment construites par l’architecte ingénieur Maxime Livera sur le territoire de Physiopolis.
Encadrement
Emilien Pont, intervenant architecte-ingénieur
Vincent Barazzutti