Les paysages de l’énergie
Charlotte Bichon, Margot El Andaloussi-Lacanal, Lucie Sacchetto, Éva Tronquet, Lanei Yvernat

Les paysages de l’énergie
Charlotte Bichon, Margot El Andaloussi-Lacanal, Lucie Sacchetto, Éva Tronquet, Lanei Yvernat

Marcher sur le sentier métropolitain nous a permis de regarder avec attention le paysage qui nous entoure. Nos regards se sont accrochés sur des éléments remarquables, « landmarks non-intentionnels », qui alimentent notre quotidien : réseau électrique – pylônes, lignes à hautes tension, centrales, etc. – mais aussi réseau hydraulique, lacs, écluses, châteaux d’eau. Cette accumulation sur le territoire de signes des infrastructures énergétiques nous invite à questionner les coulisses du quotidien. Si le rejet total système électrique national n’est une perspective ni réalisable ni souhaitable, le développement de micro-réseaux pourrait reconnecter les consommateurs avec leur territoire. La modération de la consommation en eau et en énergie étant au cœur du débat, la visibilité et la compréhension de la production et de la distribution semblent être une aide à la prise une conscience collective. Comment cohabiter avec l'infrastructure énergétique ?

La première proposition concerne le nouveau paysage du bois-énergie sur les ruines de la ferme de la Renaissance de Pomponne. L'héritage des forêts domaniales permet d’associer une gestion intelligente du bois des forêts locales à la production de bois de chauffage pour un ensemble de logements, grâce à un réseau alimenté par une centrale bois. Le deuxième projet s’occupe de la requalification du canal de Chelles, avec le développement d’un réseau de transport de plaisance, dont les bateaux fonctionnent par l’énergie thermique de la centrale située de l’autre côté du canal. La troisième proposition s’attarde sur le loisir productif, sur l’île de Loisirs et le golf de Torcy. Les zones de loisirs actuelles absorbant l’impact paysager du réseau RTE (réseau de transport électricité) gagneraient à être valorisées par une industrie bénéfique à la notion festive des bords de Marne. Le quatrième projet s’intéresse à la chaufferie de Lognes. La ressource géothermique déjà exploitée dans un réseau urbain est valorisée comme un bien commun capable d’inclure un programme de loisir et de bien-être social. Enfin, la dernière proposition, située sur les terres de la ferme de Lamirault, prévoit une production d’énergie à partir du principe de méthanisation grâce au fumier de cheval. Acteur du territoire, l’animal prend part à la logistique de la zone comme lien entre la forêt, la ferme et la zone industrielle la bordant.

Partant d’une lecture des systèmes énergétiques et de leurs signes sur le territoire, nos projets proposent des reconnexions aux lieux à travers des stratégies de résiliences énergétiques originales. Ils hybrident, par leurs formes architecturales, imaginaires traditionnels du paysage et imaginaires techniques inédits, et affirment ainsi l’importance d’une approche à la fois technique et culturelle des enjeux environnementaux par l’architecture.

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