Rez-de-ville

L’idée de projet urbain à la vie dure pour peu qu’elle soit régulièrement approfondie et élargie. Elle a dû, au fil des années, intégrer de nombreuses problématiques et récemment celles des mobilités, des écosystèmes et du numérique. Créer les conditions des rues, des quartiers, de leur évolution et de leur réversibilité reste d’actualité. La ville vue d’en bas, celle du sol et des terrains mais aussi celle des usages, est un nouvel horizon à hauteur de piéton souvent négligés par la ville « pour et par la voiture ». L’idée est donc venue de le considérer globalement, de changer d’ambition, d’échelle, en considérant non plus la seule question du rez-de-chaussée ponctuellement, de ses vacances ou de son inhabitabilité, mais en reprenant la notion de Rez de Ville qui englobe l’espace public et privé, ses différents usages -formels et informels- ainsi que la profondeur des terrains à bâtir ou non.

La notion de Rez de Ville s’intéresse également à l’enjeu de représentation de la ville. La ville vue d’en haut est utile, nécessaire et facilitée par les sites de simulation et de géolocalisation. Mais elle n’est pas le but final. Il faut inverser les points de vue et déplacer les perspectives ; regarder la ville vue d’en-bas. Ce changement sera utile pour les outils et les paramètres d’un « projet urbain 2.0 » mais aussi pour renouveler les modes de représentation. L’objectif, à terme, est de faire muter les regards et les méthodes de représentations et de projets pour que le « droit au Rez de Ville » engage une autre façon de projeter, à plusieurs échelles, en partant du sol et de ses usages.

Notre objectif est donc d’améliorer la connaissance sur les Rez de Ville afin d’analyser sa place dans l’urbain et de créer les conditions favorables à leur émergence. Pour construire l’idée d’un Rez de Ville, le représenter et le projeter, il nous faut établir des catégories spatiales, d’accessibilité, matérielles, juridiques et graphiques. Nous proposons de rechercher une nouvelle manière de faire du projet à partir des itinéraires et des usages, de la ville vue d’en bas, dans la profondeur des espaces bâtis et non bâtis. Il faut passer d’un urbanisme de zones à un urbanisme d’itinéraires qui répondrait, par les Rez de Ville, aux besoins quotidiens des villes et de leurs usagers au travers donc d’une mixité fonctionnelle.
Il s’agit alors d’élaborer un traité pour aider étudiants et professionnels à penser et concevoir la ville autrement à partir des itinéraires, du sol et de ses usages et d'une certaine profondeur dans le tissu urbain (cours, cours, îlots, ruelles…).