Cahier du DPEA

Logements collectifs en terre crue : le matériau à l'épreuve de la densité

Mot-clés : matériaux géo-sourcés logements bas carbone

A l’heure où les ressources constructives modernes viennent à manquer et ne sont plus viables en termes de consommation d’énergie, d’épuisement des ressources et d’émissions de gaz à effet de serre, il est urgent de repenser l’acte de construire dans sa globalité. Les matériaux de construction conventionnels tels que le béton et l’acier ne peuvent plus être utilisés massivement et par défaut mais doivent être remplacés, quand cela est possible, par des alternatives pérennes plus résilientes et décarbonées. La terre crue est un candidat idéal à ce changement de paradigme mais de nombreux freins ralentissent son utilisation contemporaine.
L’étude confiée au DPEA Architecture Post-Carbone découle ainsi de la volonté de lever un certain nombre de ces verrous. Elle est commanditée par le laboratoire GPEM ( Granulats et procédés d’éla¬boration des matériaux ) de l’Université Gustave Eiffel. Ce laboratoire associé au projet de recherche et de développement Ecomaterre ont pour objectif de développer la mise en oeuvre de terre crue porteuse en R+3 pour une quarantaine de logements collectifs au sein d’une zone d’aménagement concertée dans l’agglomération rennaise d’ici 2025.
L’étude PoCa arrive en amont du lancement de l’appel d’offre et tente de mettre en lumière les différents avantages et enjeux qu’induit l’utilisation de terre crue en architecture. Pour ce faire, quatre projets, aux morphologies et aux usages de terre crue variés, ont été travaillés sur une même parcelle dans l’optique de comparer les solutions architecturales et urbaines les plus pertinentes pour décarboner et rendre résilient le secteur de la construction. Néanmoins, la question reste complexe et implique plusieurs prismes de considération. Ainsi, quel(s) équilibre(s) trouver face aux contraintes architecturales, environnementales, économiques et opérationnelles qu’impose l’utilisation de la terre crue ?