Manon Espinasse

Les infrastructures de transport témoignent de permanence et d’évolution. Les tracés des chemins romains, médiévaux, royaux ont ainsi fourni la trame des réseaux routiers et autoroutiers actuels. Considérées comme indispensables au fonctionnement de nos sociétés et économies actuelles et porteuses de promesses, les autoroutes sont réparées, adaptées, régénérées pour assurer leur permanence. Le paradigme des « transitions » (traduction politique pour la mise en œuvre d’un futur désirable en tant que changement relatif aux limites planétaires énoncé dans le Rapport Meadows) interroge les modalités de cette permanence. Les infrastructures autoroutières contribuent au dépassement des limites planétaires et sont elles-mêmes exposées aux conséquences de ces dépassements. Ceci engage des évolutions des pratiques de planification, une « écologisation » des rapports infrastructure-territoire ou une diversification de l’autoroute (une autoroute support de nouvelles mobilités, de production énergétique, vectrice de corridors écologiques…). Ces pratiques naissent de précédentes qui sont à l’origine de l’autoroute et ont façonné les relations autoroutes-territoires. La recherche doctorale propose d’interroger les grandes évolutions des visions et actions d’aménagement avec l’infrastructure autoroutière des années 1950 à aujourd’hui, spécifiquement dans le territoire métropolitain bordelais. Quelle place et rôle de l’infrastructure autoroutière au fil du temps ? Quels imaginaires guident les relations entre infrastructure et territoire et quelles lectures dans les formes urbaines et autoroutières ?
La recherche étudie système autoroutier et territoire des points de vue matériel (formes, tracés…) et immatériel (acteurs, décisions,…) notamment par les représentations discursives et graphiques.