jeudi 10 avril 2025
à 18:00
séminaire de recherche

L'augmentation de la consommation des sols pose plusieurs problèmes environnementaux majeurs. Parallèlement, les effets du changement climatique ne cessent de réduire la qualité de vie dans les villes du monde entier. La résolution de ces problèmes nécessite une transformation des stratégies de développement urbain. Les espaces verts urbains sont des éléments clés de ces stratégies, car ils fournissent de multiples services qui répondent aux problèmes résultant de la rapidité des changements environnementaux.
Les multiples crises auxquelles les sociétés d'aujourd'hui sont confrontées impliquent donc la réduction de l'impact négatif de l'urbanisation, qui doit être associée à des mesures proactives visant à restaurer les fonctions des écosystèmes dans les zones urbaines. Le sol joue un rôle central dans ce contexte, car il représente littéralement la base de tout écosystème terrestre fonctionnel et fournit de multiples services écosystémiques bénéfiques aux citoyens. Alors que le sol a été négligé par le passé dans l’aménagement urbaine et la restauration écologique, le monde universitaire s'accorde de plus en plus sur la nécessité de reconnaître non seulement le caractère limité du sol en tant que ressource, mais aussi son rôle multiforme dans les écosystèmes urbains et son potentiel inhérent à répondre à ces crises.
Les projets visant à l'amélioration des écosystèmes urbains et de leurs fonctions (« refonctionnalisation ») devront donc à l'avenir intégrer davantage les sols. Cependant, il y a un manque notable de guides ou d'outils qui soutiennent les acteurs tout au long de la mise en oeuvre de projets visant à récupérer les fonctions écologiques des sols dans les zones urbaines. Ce manque de connaissances crée des incertitudes dans le processus de mise en oeuvre de ces projets, par exemple en ce qui concerne les méthodes et les mesures mises en place, et la manière de les adapter à des contextes spécifiques. Mieux comprendre quels sont les facteurs qui influencent le choix des mesures de refonctionnalisation mises en oeuvre, et comment les connaissances écologiques sur les sols peuvent être intégrées, peut servir de première étape dans la production de connaissances sur ce sujet.
Cette thèse vise à répondre à cette question par la sélection de plusieurs sites d'étude de cas, où la couche imperméable a été enlevée afin de faire place à davantage d'espèces végétales et animales. Les sites sont sélectionnés en fonction de critères issus d'une revue de la littérature et d'entretiens avec des experts. Ils devraient permettre d'analyser la mise en oeuvre de tels projets dans différents contextes par le biais d'observations sur le terrain et d'entretiens avec les acteurs impliqués. L'approche adoptée pour examiner ces projets et la manière dont les études de cas ont été sélectionnées feront l'objet de cette présentation.

Lukas Madl est doctorant en aménagement et urbanisme, au Lab'Urba et à l’OCS/AUSser, et il réalise une thèse en CIFRE chez AREP.