Atlas historique et observatoire photographique

Les villes nouvelles ont constitué, et constituent encore, bien que suivant d’autres modalités qu’à l’origine, un laboratoire d’expérimentation de formes urbaines, remarquable tant par son ampleur que par les types de constructions mis en œuvre.

Dans ce contexte, Marne-la-Vallée, l’une des villes nouvelles françaises les plus abouties, peut être regardée comme le territoire de projet des principales théories urbaines élaborées depuis sa création, au début des années 1970. Retraces son histoire architecturale et urbaine, c’est retracer l’histoire des idées et des théories successives qui ont sous-tendu ces réalisations. Ces idées, si elles ont trouvé, dans le cadre, à l’origine souvent expérimental, des villes nouvelles, un terrain d’application particulièrement accueillant à la nouveauté, ont aussi été appliquées ailleurs. L’architecture urbaine ou le mégastructures, notamment, ont connu de nombreuses applications dans les villes nouvelles, mais dans Paris intra-muros ou ailleurs en France aussi. De sorte qu’une ville nouvelle telle que Marne-la-Vallée peut être regardée comme l’espace d’expression et de mise en œuvre de certaines tendances lourdes de l’aménagement d’une époque donnée. S’intéresser à Marne-la-Vallée, c’est donc, avant tout, élucider une situation locale, mais cela revient aussi plus largement à éclairer, comme en second jour, un pan d’histoire urbain qui dépasse souvent les strictes limites de la ville nouvelle.

Dans la mesure où un regard porté sur les formes urbaines de Marne-la-Vallée nous informe sur les tendances lourdes d’un passé proche, nous émettons l’hypothèse que l’observation des parties les plus récentes de la ville nouvelle, achevées ou encore en cours de construction, en particulier dans le secteur 3 et 4, à l’est de la Francilienne, nous fournissent de précieuses indications sur un état de la ville contemporaine française.