Alessandra Miglio

Dans un contexte où le renouvellement des actifs agricoles devient un défi vital en France, la difficulté d’accès au logement des agriculteurs est désormais identifiée comme l’un des freins majeurs à la reprise des fermes. Confrontés à une offre de logement souvent absente, inabordable, insalubre ou inadaptée à leurs besoins, les candidats à l’installation se heurtent à un contexte réglementaire qui tend à protéger les terres agricoles de l’artificialisation, rendant très difficile l’obtention d’un permis pour une construction neuve. On constate donc une tension entre les besoins de logements des candidats à l’installation et les objectifs de sobriété foncière.
Face à ces enjeux complexes, ma thèse porte deux ambitions :

• Produire une compréhension fine des problématiques complexes autour du logement agricole
• Identifier, caractériser et contribuer à l’émergence et à l’essaimage de stratégies de logement agricole à la hauteur des enjeux actuels.

Cette recherche, au croisement entre architecture et géographie sociale, s’articule en quatre axes : le premier dresse une rétrospective historique de l’évolution du rapport spatial habitat-exploitation dans le dernier siècle en France. Le deuxième approfondit les enjeux actuels du logement agricole avec une attention particulière à l’évolution des modes d’habiter et des aspirations des agriculteurs. Le troisième enquête sur les nouvelles formes de logement agricole qui sont en cours d’expérimentation en France pour dégager, à travers une série d’études de cas, un éventail de stratégies innovantes. Le quatrième tâche enfin de rendre compte du débat politique se développant autour de cette problématique aujourd’hui.