Winter School Horizon(s)
Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 6 janvier 2025*
Du 03.02.2025au 07.02.2025
workshop
experimentation
L'école organise chaque année à l’inter semestre une Winter School d’une semaine réunissant plus de 400 étudiants de la première à la 4e année autour d’une problématique commune. Ouverte aux étudiants de l’école ainsi qu’aux étudiants français et internationaux extérieurs, la Winter School, conçue comme un moment de réflexions transversales permet d’aborder de nombreux thèmes, d’interroger l’architecture, la ville et le territoire. L’approche est volontairement exploratoire : il s’agit de varier sur une durée courte, les modalités pédagogiques pratiquées en atelier de projet ou en TD.
Horizon(s)
La thématique 2025 a été choisie par Giaime Meloni, photographe, artiste, docteur en architecture, enseignant et commissaire de cette 10e édition.
L’horizon représente non seulement la ligne qui sépare la terre et le ciel, mais aussi une vision vers le futur. Entre concrétisation d’éléments tangibles et évocation d’idées intangibles, cette dualité inspire la thématique 2025.
Comment le tracé de la ligne imaginaire de l’horizon peut-il nous guider dans la conception de notre avenir ? En invitant à une réflexion sur cette notion, tant dans sa dimension physique que métaphorique, la Winter School a pour ambition d’examiner comment le futur peut être imaginé et représenté, accordant une attention particulière à la manière de vivre et d’interagir avec notre environnement futur.
Description des workshops
01. A comme Animal
par François Deladerrière
Dans le film d’entretien « l’Abécédaire », à la lettre A, comme Animal, Gilles Deleuze nous parle de la relation de l’animal à un territoire. Pour le philosophe, tout animal a un monde. Si l’on veut repenser notre relation au monde et, pour s’adapter à ce monde en transformation, retisser un lien à notre environnement, nous pouvons nous inspirer de l’animal dans son rapport au territoire. Comment se penser en animal ? Comment s’inventer un territoire, comment voir ce territoire en animal ? Être aux aguets, mettre ses sens en éveil, créer son territoire, observer, sentir et voir seront les pistes explorées au cours de cette semaine de recherche.
Encadré par François Deladerrière
François Deladerrière réalise des projets liés au paysage. En 2013, il participe au projet « France(s) Territoires Liquides ». Depuis 2015 il poursuit un travail collectif dans une vallée des Dolomites où s’est produit une catastrophe sur un barrage. Plus récemment, il s’est installée dans les Pyrénées pour une recherche en résidence inspirée de la lecture d’un roman de Rick Bass.
02. Dancers in the dark?
par Lina Lagerström
L’horizon numérique est résolument optimiste. L’information circule instantanément à l’échelle du globe, abolit les distances, rend possible des échanges autrefois impossibles.
Cette interconnexion permet de partager des idées, des connaissances et des expériences de manière inédite. Le workshop que nous avons imaginé réunira des étudiants en architecture et des apprentis danseurs autour du thème de l’horizon et de l’utopie. Les architectes concevront une scénographie inspirée des visions utopiques, tandis que les danseurs créeront une chorégraphie traduisant ces idées en langage corporel. Chaque discipline devra coopérer avec l’autre pour façonner le spectacle final : la scénographie crée l’espace où la danse évolue et la chorégraphie donne vie aux concepts spatiaux. La performance finale démontrera la valeur du « faire ensemble » pour imaginer un horizon commun.
Encadré par Lina Lagerström
Formée en Suède, au Royal Institute of Technology de Stockholm, avec une année d’échange en France à l’Ensa de Paris La Villette, Lina Lagerström a exercé au sein d’agences d’architecture à Paris sur des projets d’échelles diverses situés en Europe, en Asie et a poursuivi son parcours avec une expérience professionnelle à Tokyo au Japon. Depuis 2010 elle exerce en tant qu’architecte associée fondatrice de l’agence SEPTEMBRE et a rejoint l’Ensa Paris-Est en qualité d’enseignante contractuelle en 2023.
03. Grand (Hyper) Tour
par Rachel Rouzaud et Bernadetta Budzik
Notre atelier explore l'avenir de l'architecture à travers le prisme de la théorie des hyperobjets de Timothy Morton. Ces entités vastes et complexes – comme le
changement climatique ou le capitalisme – façonnent la culture contemporaine et l'environnement.
S'inspirant du livre de Richard Weller, To the Ends of the Earth, nous réinterprétons le Grand Tour au XXIe siècle, en étudiant des sites symboles d’une modernité tels que la Megafactory de Tesla, les centres de distribution d'Amazon et les ambitions architecturales de Ceaușescu en Roumanie communiste. Nous examinerons comment ces paysages évoquent aujourd’hui le sublime et en quoi ils nous éclairent sur ce que sera demain.
À travers la création de tapisseries textiles, les participants matérialiseront les connexions invisibles entre les hyperobjets et ces territoires symboles de l'architecture aujourd'hui, offrant une réflexion collective sur la manière dont ces forces façonnent notre environnement.
Encadré par Rachel Rouzaud et Bernadetta Budzik
Rachel Rouzaud a suivi une formation d'architecte mais revendique le « faire ».
Parallèlement à son travail, elle fabrique des tapis comme outils de représentation, médiums domestiques et artistiques, dans le but de tisser des liens entre histoires, cultures et disciplines, rendant l’architecture plus accessible aux non-architectes.
Bernadetta Budzik est une architecte polonaise qui, un jour, a quitté la Pologne pour découvrir autre chose. Elle s’intéresse aux liens entre les corps et l’espace, les corps queers dans un monde hétéronormé, les corps de l’Est en Occident, les corps d’activistes dans les rues… Elle écrit, conçoit, travaille le bois et cherche toujours à voir quelque chose de différent.
04. La Grande Traversée
par Antoine Séguin et Jérémie Dru
La Grande Traversée, c’est une itinérance à bicyclette à travers la ville nouvelle de Marne-la-Vallée.
C’est s’immerger dans son paysage, être en prise avec les éléments urbains et architecturaux qui la composent et les modes de vie qui y cohabitent. La Grande Traversée emprunte des itinéraires apaisés, elle passe par les cœurs et les marges de la ville, elle croise des voies rapides et ferrées structurantes, elle longe des éléments naturels ou construits… parfois tout en même temps.
Traverser ce territoire, c’est faire le lien entre ses diversités et les mettre en dialogue. La bicyclette est l’outil d’arpentage, elle permet les rencontres et les arrêts. La photographie est l’outil du récit, elle témoigne de la richesse du parcours, elle devient un support de réflexion, raconte le présent comme le futur, la réalité comme les imaginaires.
Encadré par Antoine Séguin et Jérémie Dru
Antoine Séguin est un artiste photographe né en 1986 à proximité d’une centrale nucléaire. Diplômé en architecture, il documente les franges urbaines, les marges, les ruines, les dégradations, la vie. Il réalise des commandes photographiques d’architecture ou de mode. Et coédite la revue Exercice. Cofondateur du GANG avec Jérémie Dru, le duo mène des campagnes photographiques à vélo sur le grand territoire.
Jérémie Dru est architecte DE et photographe, basé à Montreuil. Il pratique la photographie argentique autour du territoire, mêlant expérimentations visuelles et documentaires. Il anime des ateliers photos tous publics avec des CAUE et des maisons de l’architecture, propose des initiations à la lecture du territoire en milieu rural ou urbain ainsi qu’au tirage photo à l’agrandisseur.
Il est aussi cofondateur du GANG
05. Le temps suspendu
par Marion Boisset et Guillaume Lachat
« J’aurai passé ma vie à m’interroger sur la fonction du souvenir, qui n’est pas le contraire de l’oubli, plutôt son envers.
On ne se souvient pas, on récrit la mémoire comme on récrit l’histoire. Comment se souvenir de la soif ? »
En s’appuyant sur cette déclaration du narrateur de Sans Soleil (Chris Marker - 1983), le temps suspendu ne propose pas uniquement d’observer mais de rendre compte des multiples relations que tissent les étudiants avec leur environnement quotidien. L’école devient un lieu d’enquête où chaque plante, matériau ou trace révèle les récits qui composent le monde. À travers cette collecte, ce tissage de fragments, les étudiants sont invités à rapporter ces traces et à inscrire dans une mémoire collective les attachements qui structurent leur territoire.
Encadré par Marion Boisset et Guillaume Lachat
Marion Boisset est architecte, diplômée de la Cambre Horta à Bruxelles. Elle travaille depuis plusieurs années sur des questions domestiques et territoriales. Enseignante depuis 2022 en licence dans le champ de la représentation à l’Ensa Paris-Est, elle débute cette année un travail de recherche sur la notion de l’inconfort sous la direction d’Anna Rosellini et de Sébastien Marot.
Guillaume Lachat étudie l’architecture à l’ENSA Paris-La Villette et à l’UdK Berlin. En parallèle, il y débute sa pratique photographique notamment auprès de Valérie Jouve et Stéphanie Nava. Entre 2014 et 2024 il travaille à Paris, Berlin et Pesmes où il obtient en 2016 son HMONP au sein de BQ+A. En 2024 il cofonde le bureau d’architecture studio mx avec Luca Eminenti Chanteau à Morlaix.
06. Seine-Saint-Denis : du village au quartier
par Stefan Cornic et Mathilde Sobottke
Le workshop propose de faire travailler les étudiants à la réalisation de films sur les horizons du village olympique en Seine-Saint-Denis Du village au quartier.
Afin de questionner les enjeux et stratégies urbanistiques qui sous-tendent ce territoire, 3 groupes de 10 personnes mettront en forme des vidéos de 3 min. environ, en prenant pour axe le logement (1), les infrastructures (2) et le paysage (3).
Pour accompagner les images, il sera demandé aux groupes de produire une voix-off qui fera l’objet d’une réflexion littéraire. Prenant la forme soit d’un échange épistolaire, soit d’un monologue intérieur, cette voix nous fera part d’un vécu, qu’il soit propre au groupe ou qu’il soit la restitution incarnée de propos recueillis lors du tournage. Ce parti-pris formel obligera les étudiant.es à retrouver la voie du ressenti et à se projeter dans la peau de personnages qui exprimeront différents points de vue.
Encadré par Stefan Cornic et Mathilde Sobottke
Diplômé en histoire de l'art, Stefan Cornic est auteur et réalisateur indépendant. Il réalise des films dans les champs de l’art, de l’architecture et du cinéma (collection Le Grand Paris des écrivains / documentaires Les métamorphoses du Grand Palais; L’oeil, le pinceau et le Cinématographe; Jim Jarmusch, poèmes sur pellicule…).
Comédienne de formation, Mathilde Sobottke est traductrice littéraire, voix et monteuse de films et de vidéos. Elle s’intéresse à des formes audiovisuelles inédites et collabore très régulièrement à des projets de la chaîne ARTE. Elle a réalisé deux projets filmiques personnels et travaille actuellement à un objet autour de la maladie d’Alzheimer.
07. Les temps de l'arbre
par Anna Rosellini, Roberto Gargiani et Romain Barth
Le workshop propose d’aborder le temps comme une réponse, à travers le projet, aux questions posées par l’état de l’environnement. Le tangible et l’intangible deviennent les fondements d’une réflexion visant à déterminer une forme d’habitat articulée en systèmes fixes conçus pour un horizon temporel séculaire, et en systèmes ouverts à des changements continus, déterminés par la volonté individuelle des groupes. La ligne d’horizon prend la valeur de celle qui était tracée sur une feuille de papier dans les années de contestation radicale pour imaginer des formes alternatives d’habitat, dans le climat de refus et d’espoir de ce moment historique. Cette même ligne devient, dans les crises environnementales et sociales, l’horizon pour imaginer des moyens de dépasser les limites théoriques, les critères de conception et les techniques actuelles, afin d’identifier les fondements possibles d’une architecture pour un temps à venir.
Encadré par Anna Rosellini, Roberto Gargiani et Romain Barth
Anna Rosellini est professeure à l'Ensa Paris-Est. Ses récentes recherches sont consacrées à l'habitat, étudié à différentes échelles, à partir de l'unité essentielle qui a pris la forme théorique et pratique de la « pièce » ; aux matériaux de l'art ; au rôle des expositions dans la révision et la présentation des fondements théoriques, sociaux et politiques de l'architecture.
Roberto Gargiani est professeur émérite à l'EPFLausanne. Ses recherches portent sur divers aspects de l'histoire de l'architecture et vont de la Renaissance à la construction en béton, en passant par des ouvrages tels que le Louvre ou le Monument continu, des architectes, des ingénieurs ou des groupes tels que Perret, Nervi, Le Corbusier, Kahn, Archizoom, Superstudio, Koolhaas, OFFICE KGDVS
Romain Barth est architecte, assistant scientifique dans le laboratoire TPOD à l’EPF de Lausanne et membre du collectif d’architectes CNCRT. Ses recherches portent sur l’architecture du réalisme socialiste en URSS et son influence sur certains architectes contemporains. Ses recherches ont été publiées dans les magazines Matières 17, Oase 114 et prochainement Burning Farm.
08. Manual for a Catastrophe
par Francesca Gotti et Giovanni Emilio Galanello
Dans « The Machine Stops » d'E.M. Forster, l'auteur imagine un scénario où la surface de la Terre est devenue inhabitable, obligeant les humains à construire une ville souterraine hyper-technologique. Publié en 1909, ce livre a inspiré de nombreuses œuvres sur l'adaptation aux scénarios apocalyptiques causés par les catastrophes naturelles et humaines.
Réfléchissant à l'hypothèse selon laquelle l'adaptation aux changements globaux est l'ultime réponse désespérée, nous étudierons les tactiques possibles pour aborder les horizons catastrophiques à travers la production d'objets et de dispositifs spatiaux ayant une dimension collective. Nous placerons nos artefacts dans des dioramas de différentes échelles et natures, qui définiront notre point de départ. Envisageant des scénarios et des solutions tangibles, nous testerons de manière critique notre réponse à la survie, au mutualisme, aux désastres par l'adaptation.
Encadré par Francesca Gotti et Giovanni Emilio Galanello
Francesca Gotti est architecte et chercheuse, engagée dans l'autoproduction spatiale et la gestion partagée via des simulations, ateliers et installations. Elle coordonne des projets de réutilisation collective des biens communs urbains. Elle termine son doctorat au Politecnico di Milano sur l'architecture pour l'autonomisation et est assistante de Léopold Banchini à l'USI (Mendrisio).
Giovanni Emilio Galanello est un photographe indépendant, axé sur les paysages ordinaires et la relation territoires-mémoire.
Il a publié les livres « Gli Stati delle Anime » (2021) et « Sotto le Pietre, il Sale » (x01, 2024). En 2023, il participe au Pavillon italien de la Biennale de Venise.
Il collabore avec des cabinets de design, associations et magazines.
Représenté par la Galerie Kernweine.
09. Photographier les marges du Grand Paris, la marche attentive.
par Christophe Caudroy
Comment photographier ? Quel sujet ? Quelle représentation pour une notion floue ? L’agglomération urbaine parisienne évolue en permanence, s’étend, se développe, à l’est notamment. À partir de la ligne de RER A, ce workshop se concentrera sur la mise en image de la conurbation en Seine-et-Marne et de ses bords. Quels sont les horizons à la limite de la ville ? À quel moment la quittons-nous ? La marche et la dérive urbaine librement inspirée du situationniste Guy Debord seront nos outils méthodologiques pour aborder ces espaces. En se posant la question de la photographie de ces marges et de leur exposition, nous nous interrogerons sur ce qui fait la ville, quand et comment elle se termine. Les formes et propositions photographiques seront variées, prises de vue studio d'objets collectés, paysage urbain, photographie d'architecture ou encore portraits.
Encadré par Christophe Caudroy
Christophe Caudroy est photographe depuis 20 ans. L’espace urbain, l’architecture, la relation de l’homme à son environnement alimentent son travail de commande et ses projets personnels. La densité en Asie du Sud-Est et les espaces perturbés du Proche-Orient ont été ses terrains d’exploration ces dernières années. Il enseigne également la photographie à l’École Nationale Supérieure Louis-Lumière.
10. Performer et redessiner l’histoire
Construire les récits d’un usage
par Sylvain Couzinet-Jacques et Alejandro Hernandez
Le workshop imaginé consistera à produire des récits à partir des archives de Black Mountain College (1933-1957), à la fois sur les notions de communs et de communauté et également sur les questions d’architecture. Les étudiant·es et enseignant.es ont construit les bâtiments de leur école, initialement dessiné par Gropius et Breuer puis finalement dessiné par Kocher.
A partir d’archives primaires et d’une réflexion sur le contemporain, les étudiant.es produiront des scénarios qui envisagent la réactualisation de Black Mountain aujourd’hui, en terme d’architecture. Nous produirons des planches de bande dessinée à partir de photographies avec l’aide d’outils d’IA génératives, et dont les récits seront construits collectivement lors de conversations. Les questions de communauté, d’utopie et d’expériences collectives seront au cœur des réflexions, tout comme le principe d’actualisation technologique par la photographie, la virtualisation et la 3D selon le principe fondateur de Black Mountain «learning by doing».
Encadré par Sylvain Couzinet-Jacques et Alejandro Hernandez
Artiste et chercheur, actuellement doctorant à l’Ecole Nationale supérieure de la Photographie d’Arles et l’Université Aix-Marseille, Sylvain Couzinet-Jacques travaille aujourd’hui sur le concept de retcon et l’histoire de Black Mountain College avec cette idée centrale : peut-on faire revivre cette institution unique dans le contexte actuel?
Son travail a été exposé internationalement et a reçu plusieurs prix prestigieux, obtenant ainsi des expositions personnelles au BAL à Paris (Standards & Poors, 2013), à C/O Berlin ( Sub Rosa, 2019) ou encore à Aperture Foundation à New-York (Eden, 2016). En 2017 il a été résident de l’Académie de France à Madrid - Casa deVelàzquez et en 2024 de la Villa Albertine aux Etats-Unis.
Son travail fait partie de nombreuses collections publiques et privées, telles que l’International Center for Photography (ICP) à New York, la collection JP Morgan, la collection nationale française des arts (FNAC), la collection Neuflize OBC, la Fondation Deutsche Börse, la collection de la Fondation Hermès et le Kunstmuseum Wolfsburg, entre autres.
couzinetjacques.com
Alejandro Hernandez est diplômé en architecture d’intérieur et se spécialise dans la représentation de l’architecture en images de synthèse. En 2017, il fonde jeudi.wang avec Samuel Periz. Ils seront rejoints par Gerardo Zarra et Michael Kaplan avec qui ils se passionnent pour la simulation du réel et de ses irrégularités. Leur exigence d’une visualisation naturelle leur a permis de collaborer avec une centaine d’architectes contemporains. jeudi.wang compte aujourd’hui une trentaine de perspectivistes à Paris, Madrid, Mexico, Buenos Aires, Montevideo et Bucarest.
11. Poursuivre l’horizon
par Eva Maloisel, Deborah Feldman et Jean-Benoît Vétillard
"Le voyage (...) n'était pas une activité de transition marquant le passage d'un endroit à un autre, mais une manière d'être... l'acte de voyager avec un point de départ à un lieu d'arrivée joue un rôle dans la définition de l'identité du voyageur"
Tim Ingold, Une brève histoire des lignes, 2011
On s’intéressera à ce que l’être humain invente pour élever son corps et découvrir le territoire de haut : l'aérostat. Incarnant au même moment la technique la plus pointue et l’un des imaginaires les plus forts de l’être humain, celui de voler, cet objet nous fascine. Ces vaisseaux tentent de nous faire appartenir au ciel. Ils nous lancent à la poursuite l’horizon, au gré des mouvements d’air.
On se demandera alors comment ces architectures volantes tissant le lien intime entre le corps, le paysage et l'horizon, peuvent-elles nous informer sur l'usage des techniques les plus poussées au service de l'invention de nouveaux imaginaires.
Encadré par Eva Maloisel, Deborah Feldman et Jean-Benoît Vétillard
Architecte et enseignante à l’Ensa Paris-Est, Eva Maloisel est associée du bureau d’architecture Peaks. L’agence envisage chaque projet comme une question ouverte sur la pratique de l’architecture par la manipulation des conditions de sa production, de son vocabulaire formel, de sa programmation et de sa matière.
Architecte, chercheuse et enseignante à l’Ensa Paris-Est, Deborah Feldman est cofondatrice de l’agence d’architecture 127af. En quatrième année de thèse en architecture et anthropologie à Paris Nanterre, elle étudie les métamorphoses des frontières qui séparent les domaines de la vie privée et de la vie publique.
Jean-Benoît Vétillard mène depuis 2009 une activité personnelle où toutes les échelles sont abordées ; où l’art, la scénographie et l’architecture, cohabitent sans hiérarchie préconçue. Il fonde en 2014 Jean-Benoît Vétillard - Architecture. Il enseigne à l’Ensa Paris-Est.
12. Resilience
par Cinzia Romanin
L’atelier consiste en la réalisation d’un projet photographique documentaire par équipe de deux étudiants sur un lieu représentant, selon elles/eux, la notion de résilience. Le but de l’atelier sera d’aller à la rencontre d’une personne emblématique du site choisi afin d’en dresser le portrait. En faisant l’exercice de s’intéresser à l’autre et à son vécu du lieu, les étudiants seront amenés à s’exercer à la création d’une image sensible et narrative, tout en confrontant leur vision avec celle d’autrui. Au travers de l’utilisation du médium photographique comme outil éminemment social et réflexif, l’atelier vise à questionner la position élitiste de l’architecte, mais aussi le stéréotype de la photographie d’architecture excluant trop souvent les dimensions sociales et environnementales. À la fin de la semaine, une exposition sera mise en place ensemble afin de présenter cette recherche photographique aux abords de l’école.
Encadré par Cinzia Romanin
Cinzia Romanin est une artiste visuelle belgo-italienne. Après avoir été diplômée d’architecture, elle continue ses études à l'école de photographie de Venise. Forte de ce parcours atypique, sa pratique se caractérise par un intérêt tout particulier pour les dimensions humaines, écologiques et territoriales.
13. Sgraffito ou divertissement pour les jeunes gens
par Camilla Cardia et Théophile Noyer
Au lendemain de la chute de la République de Venise, Giandomenico Tiepolo se retire de la vie publique et réalise le cycle des fresques sur l’hilare Polichinelle, ainsi que l’album de dessins « Divertissement pour les jeunes gens ». L’expérience de Tiepolo guide la réflexion face à la crise, invitant à considérer le divertissement ou le jeu dans son caractère proprement philosophique. Ici, l’architecture du monde, dans sa complexité et son épaisseur, est examinée par l’exhumation de la technique du sgraffito, un jeu de bichromie révélé par le grattage de fines couches de chaux. La création d’un jeu de société est la récapitulation ludique des images qui découlent d’une réflexion collective, en analogie à l’acte de vandalisme et par sensibilité de la jeunesse à l’héritage des ancêtres.
Encadré par Camilla Cardia et Théophile Noyer
Camilla Cardia se forme à l’architecture et à l’art de l’espace entre l’Italie et la France.
Ancrant sa réflexion dans le jeu en tant que symbole du monde, sa pratique enquête la perception collective de l’espace et ses modalités de narration à travers différents media.
Théophile Noyer est diplômé de l’Ensa Paris-Est. Après une expérience dans la production architecturale contemporaine, il s’est intéressé aux interventions dans les patrimoines bâtis dans le cadre de sa collaboration avec l’agence Antoine Dufour architectes. Dans cette recherche sur la ruine et l’archétype, il mène une pratique picturale par le travail de la peinture.
14. Sur le bord
par Sandrine Marc et Laurent Koetz
Dans l’atelier proposé nous aimerions construire un récit de science-fiction prenant pour point de départ un état futur du monde caractérisé par l’apparition d’une nouvelle limite.
Si aujourd’hui, les moyens techniques nous permettent d’atteindre n’importe quel point du globe, dans la situation imaginée quelque chose serait venu circonscrire de manière radicale notre territoire habité.
L’exercice consisterait à imaginer l’extrémité de ce monde, ce bord qui serait devenu notre nouvel horizon. Il s’agirait alors d’envisager la vie se déroulant en ce lieu : quelle en seraient la géographie ? Comment seraient le sol et le ciel ?
Quels en seraient les climats ? Cet espace serait est-il naturel ou artificiel ? Il s’agirait également de statuer sur l’habitabilité de cette frontière : serait-t-elle totalement hermétique ? Praticable ? Habitable ? Par qui ? De quelle manière ?
Encadré par Sandrine Marc et Laurent Koetz
Sandrine Marc est artiste, photographe et designer graphique, diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris (2005). Ses recherches portent sur la représentation de l’espace et sa transformation. Depuis vingt ans, sa pratique de la photographie combine une approche documentaire et expérimentale. Avec ou sans commande, elle prélève, collectionne et assemble des fragments extraits des territoires dont elle fait l’expérience par la marche. L’architecture, le paysage, la place du corps dans l’espace public, le végétal, la matière et la lumière composent une archive du quotidien et proposent une lecture sensible de nos manières d’habiter. Pour activer ses images, elle conçoit des publications, des installations et des films. Son travail a fait l’objet d’expositions ou de présentations dans plusieurs centres d’art, institutions et festivals. Sandrine Marc enseigne à l’École d’architecture de la ville et des territoires Paris-Est depuis 2018.
Laurent Koetz est architecte, diplômé de l’ENSA Paris-Belleville en 1993 et maître de conférences depuis 2006. Il a rejoint l’École d’Architecture de la Ville & des Territoires Paris-Est en 2013.
Ses recherches s’inscrivent dans une approche culturelle de l’histoire des techniques. Elles abordent en particulier la question de l’innovation et interrogent le rôle d’acteurs peu connus ou marginalisés dans l’élaboration de discours et de pratiques dans lesquels l’invention occupe une place centrale.
15. Tomorrow Papers
par Laure Veyre de Soras, Alice Lapierre et Vilém Koreny
Le futur n’est pas encore ; par définition, il ne peut être écrit ou illustré. Mais nous pouvons trouver des traces du futur dans le présent, et nous pouvons tenter de l’imaginer. Nous pouvons aussi le fantasmer. Ainsi, à travers l’établissement d’un comité éditorial participatif, nous viserons la fabrication d’un catalogue prospectif et foisonnant.
L’abondance de contenu ne vaut ni définition, ni exhaustivité, mais moyen de stimulation à travers lequel l’acte de classer n’est pas anodin ; au contraire, tous les documents sélectionnés seront conceptualisés, transformés et réemployés par un travail de montage et d’assemblage. Tomorrow Papers sera une fresque possible d’un avenir souhaitable, une spéculation sur le vivre ensemble dans laquelle l’action collective menée pendant la semaine sera elle-même documentée et retranscrite. Et de toute façon, comme le chantait Mick Jagger, who wants yesterday’s papers ?
Encadré par Laure Veyre de Soras, Alice Lapierre et Vilém Koreny
Laure Veyre de Soras a étudié à la TU Berlin et à l’Ensa Lyon. Elle collabore avec LIN à Berlin (2012) puis DATA à Paris (2013) où elle travaille depuis en tant que directrice de projets. En 2014, elle a présenté avec Magali Michaud l’exposition « Hello I love you, won’t you tell me your name ? » qui restitue leurs rencontres avec 18 agences autour du monde. Elle est également enseignante de projet à l’ENSA Paris-Est.
Alice Lapierre est architecte diplômée de l’Ensa Paris-Est (2017). Après un parcours antérieur en Lettres modernes et en recherche universitaire sur le cinéma, elle lance sa pratique architecturale en son nom propre en 2024 en fondant l’agence radar. Elle a déjà une expérience de la Winter School puisqu’elle a encadré le workshop « Rencontres fortuites » lors de l’édition 2022 sur la thématique Architecture as Choregraphy.
Vilém Koreny est né à Prague en 1991, en République tchèque. Il a étudié à l'Académie des beaux-arts, à la PUCP Lima (Pérou) et à l'Université technique tchèque (ČVUT). Il obtient son diplôme en 2018 à la ČVUT dans l'atelier de David Kraus. Entre 2017 et 2024, il a travaillé au sein de l’agence DATA architectes à Paris avant de fonder cette année sa propre agence d’architecture, Ateliér Altàn.
16. Vivaces
par Céline Clanet
Alliances, équilibres, redressements, symbioses, interdépendances, métamorphoses, harmonie, réitération, solidité, stabilité, souplesse… le monde végétal nous offre un spectacle exceptionnel de stratégies adaptatives pour sa survie.
Dans l’espace forestier comme dans l’espace urbain (voire dans les entre-deux des friches), nous partirons à la recherche du végétal qui résiste, s’adapte, se transforme, cherche son équilibre, ou cohabite simplement avec un élément non-végétal. Qu’avons-nous à apprendre de son intelligence ?
Tout comme les formes naturelles avaient inspiré Charlotte Perriand et modifié sa pratique, la marche et l'exploration photographique permettront de prendre conscience des potentialités d'inspiration qu'offrent les formes et les forces du vivant.
Encadré par Céline Clanet
Céline Clanet, diplômée de l’ENSP d'Arles, s’intéresse aux paysages naturels et à leurs occupants, et travaille depuis 2005 sur l’Arctique. En 2023, elle publie Ground Noise (Actes Sud) sur les mondes invisibles de la forêt. Lauréate de la « Grande Commande BnF », elle réalise « Les Ilots Farouches » sur les espaces sauvages français. En 2024, elle publie « Seconde Peau », sur le thème de l’ours.
Modalités d'inscription pour les étudiants extérieurs
La procédure décrite ci-dessous ne concerne pas les étudiants de l’Ensa Paris-Est.
Éligibilité
Ouvert à tous les étudiants français et étrangers actuellement en cours de cursus dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme, de la photographie, de l'image ou bien encore de l'art et du design
2 ECTS pourront être validés sous réserve d’accord de l’école d’origine.
Calendrier
Les candidatures sont acceptées jusqu’au 6 janvier 2025.
Le nombre de places ouvertes aux candidats extérieurs est limité.
Procédure
Inscription par mail auprès de Nassima Baloul, en adressant les justificatifs suivants :
Prénom et Nom
Numéro de téléphone et adresse postale
Copie de votre pièce d’identité ou passeport
Copie de votre certificat de scolarité pour l’année en cours (ou équivalent)
Copie d’attestation de responsabilité civile.
Dès réception des documents un lien de paiement sécurisé "Payboxmail" vous sera transmis.
L’objet du mail doit impérativement comporter la mention "Inscription Winter School 2025"
Frais d’inscription
90 euros par étudiant
L’hébergement, les repas et les frais de voyage ne sont pas couverts
Le paiement s’effectue via un lien sécurisé "Payboxmail"
*Procédure réservée aux étudiants extérieurs, ne concerne pas les étudiants de l'école
Retour sur la Winter School 2024 avec une large sélection des travaux d'étudiants
Les coulisses de la Winter School 2023
sur youtube
Mécènes et partenaires
Boesner
ENS Louis Lumière
Crédit photo
Cinzia Romanin, Trascendence, 2023