Speculative Fiction for energy infrastructure
Objectifs scientifiques
La ville et les futurs urbains utilisent des formes spéculatives pour créer des mondes et des futurs plus durables. Dans le champ des études et de la théorie urbaine, la science-fiction, qui est une culture autant qu’un genre particulier, représente un laboratoire et un réservoir encore largement sous exploité en France, à la différence du monde Anglo-Saxon et de ces plus grandes universités d’excellence. L’objectif de cette recherche est de se rapprocher d’Equipe de chercheur.e.s de renommée internationale dans le domaine des « speculative futures » pour développer cet axe de recherche dans le cadre de l’Isite. Dans le vaste champ de la science-fiction, nous nous focaliserons sur les œuvres créatrices d’infrastructures de production énergétique et nous nous rapprocherons du segment interdisciplinaire qui connaît actuellement un fort renouvellement : celui des utopies environnementales qui croise l’histoire des techniques et les études de genre.
Problématique de la recherche
L’hypothèse de cette recherche est que la figure de l’ingénieur et les infrastructures centralisées de grandes échelles sont un puissant levier de la critique féministe. Cette approche est clairement perceptible chez certaines historiennes des techniques comme Joan Rothschild (MIT) et Sally Hacker (archives aux Radcliffe Institutes, Harvard), mais c’est dans le champ de la science-fiction qu’elle est le plus clairement visible et qu’elle s’augmente d’une force propositionnelle porteuse d’alternatives spatio-techniques. Cette recherche propose de revenir d’une part sur le retour des femmes dans le champ de l’aménagement infrastructurel du territoire et de l’ingénierie au tournant des années 1980 en faisant émerger les axes d’une critique féministe de l’histoire des techniques qui aurait pour objet les infrastructures d’extraction et de production de ressource et d’énergie. D’autre part, cette recherche propose de mobiliser un corpus d’œuvres de science-fiction aux archives de l’Université de l’Oregon (Ursula K. Le Guin, Joanna Russ, James Tiptree, Jr., Kate Wilhelm, Suzette Haden Elgin). Dès les années 1970, l’utopie technique a une grande place dans la SF féministe et elle permet de questionner le rapport entre territoire, technologie et environnement. Les archives mobilisées représentent un corpus inexploité en France dans sa mise en relation avec le champ de l’architecture et de l’urbanisme. L’hypothèse de cette recherche est que la SF féministe des années 1970-1990 est un laboratoire largement méconnus alors même que les imaginaires techniques alternatifs contenus dans cette culture matérielle de l’utopie seraient utile aux disciplines de l’aménagement.
Événements passés Journées d’études « L’architecture au moyen de la fiction. Histoire, théorie et projet », organisées par l’OCS le mercredi 17 et le vendredi 19 novembre 2021 à l’Éav&t |
Prolongements pédagogiques - Création d’un cours optionnel de master : « science-fiction, infrastructures et territoire » à l’EAVT - Séminaire international à L’eavt : « Speculative Fiction for energy infrastructure » dans le cadre du laboratoire OCS UMR Ausser |
Publications Publication d’un ouvrage en anglais en 2024 |
Porteurs du projet
Fanny Lopez (Eav&t), chercheuse associée de l’OCS, direction
Partenaires hors-école
Stephanie LeMenager, Professor of Environmental Studies, co-directs the Center for Environmental Futures, University of Oregon
Antoine Picon, Ingénieur X-Ponts, architecte DPLG, docteur, directeur de recherche École des Ponts Paris-Tech, chercheur permanent au LATTS, professeur à Harvard University.
Shelley Streeby, Professor of Literature and Ethnic Studies at the University of California, San Diego; Director of the Clarion Science Fiction & Fantasy Writers’ Workshop, UCSD; Le Guin Feminist Science Fiction Fellowship 2019 à l’Université de l’Oregon
Programme de recherche
projet de recherche international AIMCI 2020-2021
Financeur
I-Site Future
Eav&t, co-financeur
Labex Futurs Urbains, co-financeur
Ministère de la Culture et de la communication : Direction de l’Architecture et du patrimoine (DAPA), Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère (BRAUP), co-financeur
Durée et statut
Depuis avril 2021 - en cours