École d’architecture
de la ville & des territoires
Paris-Est

Loïse Lenne

    Le temps de l'événement architectural
     
    Fabrication et mise en scène de tours de bureaux et leurs quartiers : la City, la Défense, Francfort

    L'ambition de cette recherche est d'interroger et de clarifier l'emploi du terme « événement » à propos de réalisations architecturales et des phénomènes qui les entourent. Elle a été menée grâce à l'étude de trois quartiers de tours et d'affaires européens – la City, la Défense, Francfort – qui apparaissent propices à la recherche d'événements. L'événement architectural y est vu, à l'instar de tout événement, non comme un donné immanent advenant par lui-même, mais comme un construit auquel participe chaque acteur en amont et en aval, du client qui organise un concours aux médias qui fabriquent sa réception. Cette construction est caractéristique de la période récente. L'événement architectural tel que nous le définissons n'est pas un simple mode d'existence de l'événement mais le produit d'un rapport au temps particulier que certains historiens voient comme étant uniquement tourné vers le présent et qualifient à l'aide de la notion de régime d'historicité. Dans les quartiers étudiés, l'événement prend la forme de mises en scène de l'existant lors de festivals ou grâce à la réalisation de bâtiments qui se présentent comme atemporels et hors de toute question de style. Il ne provoque plus nécessairement de rupture. Mais alors que ce phénomène tourne tous les regards vers l'architecture des bâtiments, il opère également une réduction dans leurs caractéristiques architecturales. L'architecture, en devenant événement ou en étant utilisée par un événement festif, n'est plus vue que sous l'angle de questions typologiques plus ou moins réduites et de différenciation pour faire mémoire. Ces deux points sont vus comme la part irréductible de l'architecture, indissoluble dans l'événement, dernier levier d'action pour les architectes aux prises avec une demande en événement.

    Loïse Lenne

    Thèse de doctorat en architecture soutenue le 16 juillet 2015 devant un jury composé de Pierre Chabard (co-encadrant), Jean-Pierre Chupin, Pierre-Michel Menger, Antoine Picon (directeur) et Philippe Potié.

    Distinction : mention au Prix de la recherche et de la thèse de doctorat en architecture décerné par l'Académie d'architecture en 2016.

    Image : Loïse Lenne, Skylines.