École d’architecture
de la ville & des territoires
Paris-Est

Formes et conditions d’un inconfort désirable

lundi 26 mai 2025
à 18:00
séminaire

Cette recherche interroge les fondements du « super-confort » en architecture, dont le modèle dominant repose sur l’optimisation technologique des conditions de vie. Elle examine ses limites - dépendance énergétique, homogénéisation spatiale, appauvrissement des expériences sensibles - pour proposer une relecture critique de ses arrière-plans idéologiques. Plutôt que d’opposer confort et inconfort, l’étude explore l’hypothèse d’un « inconfort maîtrisé » : cette approche s’efforce de valoriser les écarts, les adaptations corporelles et la diversité des ambiances, en ne les pensant pas à travers le prisme de la carence mais comme manières de se réapproprier l’espace.

L’objectif est double : historiciser les théories architecturales du confort développées au XXIe siècle afin d’identifier les éléments matériels, pratiques et symboliques qui les sous-tendent. En mobilisant les théories de la pratique (notamment celles d’Elizabeth Shove et Mika Pantzar), cette approche propose une déconstruction du confort selon trois dimensions : objets et technologies, usages et savoir-faire, représentations et imaginaires. Il s’agit à la fois de comprendre le rôle configurant des normes dominantes et d’en proposer une recomposition alternative.

L’étude s’appuie sur trois axes : une relecture critique des récits théoriques et architecturaux du confort, un atlas des objets et gestes qui le structurent, et l’exploration de situations proposant une grammaire alternative - entre adaptation, improvisation et transformation des usages.

Marion Boisset est architecte, doctorante au laboratoire OCS, enseignante contractuelle à l’Ensa Paris-Est.

Illustration → Bessire Winter, Eibenstrasse, Zurich, 2019

Dans le cadre des séminaires de recherche du laboratoire OCS/AUSser
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