École d’architecture
de la ville & des territoires
Paris-Est

Temps, Territoire, Architecture

mercredi 12 juin 2024
à 18:00
Séminaire de recherche

« L’intrusion de Gaïa » (Stengers) au cœur de nos formes de vie exige du monde de l’architecture qu’il renouvelle ses objectifs et ses pratiques ; mais aussi l’idée de l’architecture qu’il s’attache à transmettre, afin d’orienter celle-ci vers la réintégration volontaire des humains au « système Terre » qui les inclut de fait, malgré tous leurs efforts pour s’en arracher.
D’où l‘urgence d’une géohistoire architecturale hétérochronique qui soit à même :
1/ de saisir la planète comme une texture polyrythmique de durées diverses en interaction : durée uniformisante des flux capitalistiques déterritorialisants, multiplicité des durées vécues au sein des territoires et des cultures… toutes à rapporter, désormais, à la très longue durée de la Terre elle-même dans l’épaisseur de sa zone critique et la variété de ses territoires.
2/ d’évaluer au sein de cette texture la place et le rôle de l’architecture qui, en instaurant ses propres durées entre les réalités bio-géophysiques et les sociétés humaines, participe largement (pour le meilleur et pour le pire) de leur co-constitution réciproque.
3/ de contribuer ainsi à la perspective générale d’une « redirection écologique » de et par l’architecture.

Ayant récemment présenté dans un colloque (organisé par Anna Rossellini et Marco Assennato) cette idée d’une géohistoire architecturale, je tenterai ici d’en préciser différents aspects, d’évoquer les pistes de travail que chacun d’eux est susceptible d’ouvrir, et si possible d’expliciter l’idée de l’architecture qu’elle enveloppe.


Luc Baboulet, architecte, membre permanent de l’OCS/AUSser, maître de conférences à l'Ensa Paris-Est.

Illustration →
Techniques locales, Numéro spécial de la revue Techniques et Architecture, n° 11-12, novembre-décembre 1943.

Dans le cadre des séminaires de recherche du laboratoire OCS/AUSser
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